La gouvernance grégaire : assurer la survie de chacun au sein du groupe. Pour assurer cette survie collective, chacun doit respecter sa place dans le groupe : ce positionnement social spontané est appelé « positionnement grégaire » en ANC. A peine moins rigide que la gouvernance instinctive, la gouvernance grégaire a pour but de garantir la stabilité du groupe et du positionnement de chacun dans le temps. Ce positionnement grégaire correspond donc à des contenants très ancrés, intrinsèques à notre personnalité, mais qui peuvent quand même subir quelques fluctuations ponctuelles en fonction des contextes. Par exemple, une personne peut être très affirmée dans la stricte sphère familiale et, pourtant, manquer de confiance en soi au travail. Autre exemple : un manager qui a normalement une bonne confiance en lui (positionnement grégaire légèrement dominant) peut avoir des difficultés à s'affirmer et se laisser influencer par une personne beaucoup plus affirmée qu’elle au sein de son équipe (personne dont le positionnement grégaire est très dominant). On constate donc une faible adaptation de notre positionnement grégaire en fonction des contextes et de l’intensité des positionnements de nos interlocuteurs. Néanmoins, même s'il peut subir quelques fluctuations dans la journée en fonction des contextes, le positionnement grégaire d'une personne se réinitialise chaque nuit, c'est-à-dire qu'il se restabilise toujours autour du même point de consigne. Ceci apparaît logique puisque le mécanismes des contenants grégaires visent la stabilité au sein du groupe social. La gouvernance grégaire structure autour de deux axes les rapports de force au sein du groupe. Le premier est l’axe de la confiance en soi, qui détermine notre position dans la hiérarchie du groupe. Le second est l’axe de la confiance en l’autre, qui détermine notre degré d’intégration spontanée et notre capacité à intégrer les autres au sein du groupe. Un positionnement social spontané, à la croisée de la Confiance en soi et de la confiance en l'autre Plus j’ai confiance en moi, quelques soient les situations, plus je prends spontanément l’ascendant sur les autres, et plus mon positionnement sera élevé sur le premier axe, celui de la hiérarchie grégaire. Autrement dit, plus mon positionnement grégaire sera dit « dominant ». A l’inverse, si j’ai naturellement très peu confiance en moi et me laisse facilement influencer par les autres, mon positionnement sera dit « soumis ». Ces termes de « dominance » et de « soumission » sont issus de l’éthologie (science qui décrit le comportement des animaux et des hommes). Sans connotation négative, ils décrivent simplement une réalité qu’il convient de savoir identifier pour mieux la gérer. Il en est de même pour les termes employés afin de décrire notre positionnement sur le second axe, celui de l’intégration grégaire. Si j’accorde spontanément ma confiance aux autres, y compris aux inconnus, mon positionnement sera considéré comme élevé sur l’axe de l’intégration et qualifié de « positionnement intégré ». Si, au contraire, je fais naturellement preuve d’une méfiance a priori, mon positionnement sera dit « marginal ». Nous avons tous un positionnement grégaire, combinaison de nos positions sur l’axe de la hiérarchie (contenants de « dominance » versus contenants de « soumission ») et sur l’axe de l’intégration (contenants s’exprimant par une attitude marginale ou intégrative). Si ce positionnement se situe précisément à la croisée des deux axes, on dit que le positionnement est neutre : cela signifie la personne n’est pas dénuée de grégarité mais qu’elle ne se situe pas spontanément dans ce type de rapports avec les autres. L’excès de confiance en soi spontanée se traduit par des contenants de « dominance » telles que la manipulation ou culpabilisation d’autrui, le mépris ou encore l’exercice de la force. Le manque de confiance en soi se traduit par des contenants de « soumission » comme le besoin de « s’effacer » au profit du « dominant » et le « servir » assorti d’un ressenti de culpabilité. Chez les personnes qualifiées d’« intégrées », l’excès de confiance spontanée en l’autre se traduit par des contenants tels que l’aisance « naturelle » en groupe, la connexion aux « énergies », l’impression d’agir pour du côté des « forces du bien »… Chez les personnes à tendance « marginale », le manque de confiance a priori en l’autre se traduit par une attitude de mise à l’écart et d’observation, de malaise en groupe, de méfiance (pouvant aller parfois, chez certaines personnes, jusqu’à un sentiment de persécution de la part des « forces du mal »). Chacun de ces contenants a une mission et une limite : le dominant dirige et protège la tribu mais écrase, le soumis sert mais s’efface, le marginal observe le danger mais s’exclut, l’intégré rassemble mais est intrusif. Cette gouvernance se repère essentiellement chez nous lorsque nous sommes spontanément dans un rapport de force ou de peur vis-à-vis de l’autre. Vous venez de lire le cinquième extrait de cet article. 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AuteurPascal Vancutsem est spécialisé dans l’accompagnement de managers, de dirigeants et de personnalités pour la construction de leur stratégie personnelle. Archives
Juillet 2023
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