Les recherches en psychologie et neurosciences montrent que le mode de fonctionnement humain n’est pas compliqué mais complexe : à l’exemple de la structure même du cerveau, il est un ensemble d’éléments interconnectés et en interaction.
C’est d’ailleurs un fait communément admis que notre mode de fonctionnement comporte trois dimensions intrinsèquement liées et en interaction permanente, toutes aussi importantes les unes que les autres :
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La Dimension Comportementale
Notre dimension comportementale est la plus visible.
En premier lieu, elle constitue notre capacité à agir. Comme l’exprimait l’éminent professeur Henri Laborit dans le film d’Alain Resnais de 1980 : « Mon Oncle d’Amérique », nous avons en commun avec les animaux d’être des systèmes nerveux, autrement dit, pour vivre, nous devons agir. Cette action se traduit par un comportement spécifique dans un environnement particulier. |
En second lieu, l’observation des comportements de nos congénères nous permet de (tenter de) décoder et comprendre nos interlocuteurs. Or, nous oublions souvent que la perception que nous avons de leurs comportements et, plus encore, l'interprétation que nous en faisons sont partielles, voire partiales. D’où l’importance d’améliorer notre capacité de décodage et de ne pas figer en certitude notre interprétation du comportement d’autrui.
En troisième lieu, c’est grâce à nos actions, nos comportements, que nous faisons des expériences, nous apprenons, nous évoluons... et que nous vivons le changement.
En troisième lieu, c’est grâce à nos actions, nos comportements, que nous faisons des expériences, nous apprenons, nous évoluons... et que nous vivons le changement.
La Dimension cognitive
Nous sommes ainsi faits qu'il nous est impossible de ne pas penser. La dimension cognitive est donc primordiale dans notre existence.
Traitant les informations qui nous parviennent, elle est notamment constituée de nos pensées conscientes ou inconscientes et, plus globalement, de toutes représentations mentales. Elle inclut notre logique, nos capacités réflexives et rationnelles, nos interprétations, jugements, ruminations, anticipations, généralisations... Elle s'exprime aussi par notre capacité à donner un sens à tout ce que nous vivons.
Enfin, de notre point vue, la part rationnelle de nos émotions relève de cette dimension cognitive. |
La Dimension affective
En effet, si nous pouvons penser la même chose ou adopter le même comportement qu'une autre personne, notre vécu intérieur à un instant T dans une circonstance particulière ne sera jamais le même puisque dépendant de notre histoire personnelle. C’est ce qui fait que nous sommes tous différents et qui explique en grande partie la complexité humaine.
C’est aussi elle qui génère nos émotions et fournit l’énergie constitutive de nos motivations, du fait de notre propension à aller vers le plaisir et à éviter ce que nous percevons comme déplaisir. Elle est de fait à la source de nos désirs, de nos passions, de nos vocations mais aussi de nos réactivités et blocages émotionnels, liés à la crainte du déplaisir et donc du refus de vivre telle ou telle situation. Notre tempérament et notre caractère relèvent aussi largement de cette dimension affective, au cœur de notre spécificité individuelle.
Enfin, elle est stratégique car centrale à la fois dans notre mode de fonctionnement et dans notre capacité à changer.
C’est aussi elle qui génère nos émotions et fournit l’énergie constitutive de nos motivations, du fait de notre propension à aller vers le plaisir et à éviter ce que nous percevons comme déplaisir. Elle est de fait à la source de nos désirs, de nos passions, de nos vocations mais aussi de nos réactivités et blocages émotionnels, liés à la crainte du déplaisir et donc du refus de vivre telle ou telle situation. Notre tempérament et notre caractère relèvent aussi largement de cette dimension affective, au cœur de notre spécificité individuelle.
Enfin, elle est stratégique car centrale à la fois dans notre mode de fonctionnement et dans notre capacité à changer.
3 dimensions en interaction
Un exemple clé : la motivation
Pour expliquer les interactions entre ces dimensions et leur implication dans le changement, prenons l'exemple de la motivation, puisque chacun sait que, sans motivation profonde, aucun changement durable ne peut avoir lieu.
Comme évoqué plus haut, nous sommes des systèmes nerveux programmés pour agir. Or, toute action (ou comportement) est motivée dans la mesure où elle vise un but que l'individu cherche à atteindre en y consacrant une certaine part de son énergie.
En termes scientifiques, Joseph Nuttin définit la MOTIVATION comme un processus continu de régulation des aspects directionnels et énergétiques du comportement de l'individu en interaction avec son environnement.
Comme évoqué plus haut, nous sommes des systèmes nerveux programmés pour agir. Or, toute action (ou comportement) est motivée dans la mesure où elle vise un but que l'individu cherche à atteindre en y consacrant une certaine part de son énergie.
En termes scientifiques, Joseph Nuttin définit la MOTIVATION comme un processus continu de régulation des aspects directionnels et énergétiques du comportement de l'individu en interaction avec son environnement.
- Les aspects directionnels relèvent de la dimension cognitive,
- les aspects énergétiques relèvent de la dimension affective
- et la réalisation même de l'action exprime la dimension comportementale de l'individu.
En effet, la dimension cognitive permet de choisir le but à atteindre, de définir la direction à suivre pour obtenir satisfaction. Par les décisions prises, elle structure mentalement notre action.
La dimension affective a pour principal ressort le plaisir ou déplaisir généré par nos sensations agréables ou désagréables, nos émotions positives ou négatives (comme la satisfaction ou la frustration, la joie ou la tristesse)... Cette dimension affective fournit l'énergie nécessaire à l'action dont la réalisation apportera du plaisir ou, à défaut, évitera du déplaisir. |
La motivation est dite intrinsèque quand son origine énergétique est à chercher prioritairement dans l’individu lui-même.
La motivation est dite extrinsèque quand elle est principalement dépendante de l’environnement dans lequel il se situe (y compris son milieu professionnel, social, familial...).
La motivation est dite extrinsèque quand elle est principalement dépendante de l’environnement dans lequel il se situe (y compris son milieu professionnel, social, familial...).
Étant programmés pour la satisfaction de nos besoins, le plaisir est un élément crucial dans notre mode de fonctionnement et dans notre vie.
Certes, nous sommes équipés pour faire face aux « agressions » de la vie, mais nous ne sommes pas programmés pour être toujours en tension ou sous pression. Nous ne sommes jamais aussi performants que lorsque nous sommes sereins, et jamais aussi heureux que lorsque nous sommes dans le plaisir de faire (motivation intrinsèque). |
C’est pourquoi il est important d’apprendre à distinguer ce que nous avons tendance à confondre, surtout dans le cadre professionnel, à savoir la motivation et la pression. La pression favorise le stress produit par la crainte du déplaisir (anxiété face à l’échec, lutte pour l’éviter...).
impliquées dans le processus de changement
D'une façon générale, cette crainte du déplaisir est si forte que nous sommes naturellement plus sensibles au négatif qu’au positif. Cela se comprend aisément puisqu’il suffit d’un seul échec grave pour perdre la vie. Alors qu’une vie agréable requiert une infinité d’instants de plaisir.
Afin d'éviter le déplaisir de l'échec, nous cherchons à rester dans notre zone de confort, dans nos habitudes, dans ce que nous savons contrôler. Notre cerveau a une tendance naturelle à préférer ce qui est simple, ce qu'il connaît et maîtrise, plutôt que ce qui est complexe, ce qu'il ne connaît ni ne maîtrise. Il peut ainsi fonctionner en "mode automatique", économe en énergie. |
Or le changement est un saut dans l'inconnu, le complexe, le non maîtrisé, qui représente un important facteur de stress. Notre cerveau doit alors sortir de sa zone de confort, trouver de nouvelles stratégies pour s'adapter. Autrement dit, il doit faire l'effort de passer en "mode mental adaptatif".
Dans ce cas, une bascule mentale est nécessaire. Et même une triple bascule lorsque nous souhaitons ou devons changer notre comportement, pas juste gérer isolément une situation complexe ou inconnue.
nécessitant une triple bascule mentale
Dans un but pédagogique, nous pouvons dire que toute évolution humaine véritable suppose trois bascules mentales. Par bascule, nous entendons un processus de changement interne, focalisé sur l'une des trois dimensions de notre mode de fonctionnement : l'émotion, la cognition ou le comportement.
Les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) et les recherches de ces dernières décennies en psychologie et neurosciences ont montré qu'agir sur l'une de ces trois dimensions a un impact sur les deux autres. Il s'avère également que la bascule "émotionnelle" ou "affective" est indispensable pour assurer un changement réel et durable.
Se pose alors logiquement la question de savoir comment atteindre et modifier notre dimension affective. Nous savons bien que nous ne pouvons pas décréter ressentir une émotion positive plutôt que négative, sans une quelconque action de notre part. Notre expérience et la science montre comme il est difficile d'agir directement sur cette dimension affective. Ce sont donc les bascules cognitive (perceptions et pensées) et comportementale (expériences positives) qui permettent la bascule émotionnelle fondamentale à la progression humaine.
Se pose alors logiquement la question de savoir comment atteindre et modifier notre dimension affective. Nous savons bien que nous ne pouvons pas décréter ressentir une émotion positive plutôt que négative, sans une quelconque action de notre part. Notre expérience et la science montre comme il est difficile d'agir directement sur cette dimension affective. Ce sont donc les bascules cognitive (perceptions et pensées) et comportementale (expériences positives) qui permettent la bascule émotionnelle fondamentale à la progression humaine.
Pour changer, les chemins peuvent être nombreux et les approches multiples. Il n’en reste pas moins vrai que toute évolution humaine se fait par un changement de perception et de manière de penser, qui commence par un changement de mode mental (passage du mode automatique en mode adaptatif), et par le vécu de nouvelles expériences, l'apprentissage de nouveaux comportements.
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D'après la pratique de Coaching & Performance et le retour d'expérience de ses clients, l'Approche Neurocognitive et Comportementale s'est révélée être l'une des meilleures grilles de lecture de notre fonctionnement pour comprendre les trois dimensions du fonctionnement humain et aider à réaliser les bascules mentales indispensables au changement, avec de puissants outils pratiques issus des TCC et enrichis de l'apport des sciences du cerveau et du comportement.
En complément, l'Analyse Comportementale facilite, entre autres, l'identification des freins au changement et le processus d'accompagnement personnalisé.
En complément, l'Analyse Comportementale facilite, entre autres, l'identification des freins au changement et le processus d'accompagnement personnalisé.